Les taux d’intérêt se rapprochent de leur niveau le plus élevé, mais ils ne l’ont pas encore atteint. Après l’explosion de la demande due à la pandémie, la demande mondiale de biens s’est normalisée. Les problèmes d’approvisionnement sont en train d’être résolus progressivement et les prix des biens ont parfois sensiblement baissé. Toutefois, l’inflation reste à un niveau très élevé en raison de la forte hausse des prix des services, et il existe toujours un risque d’autres effets secondaires. La plupart des banques centrales, notamment la BCE, doivent donc resserrer davantage leur politique monétaire. Aux États-Unis, le cycle de hausse des taux est déjà bien avancé et si l’inflation continue de diminuer, la Fed n’aura plus besoin d’intervenir beaucoup. En revanche, dans la zone euro, la pression sur les prix est maintenant plus forte et plus répandue qu’aux États-Unis.
La BCE reconnaît donc la nécessité d’agir davantage et veut régulièrement relever ses taux d’intérêt lors de ses prochaines réunions. Récemment, la BNS a relevé son taux directeur de 50 points de base pour le porter à 1,0%, mais elle n’exclut pas d’autres hausses des taux. Bien que l’inflation soit momentanément repassée au-dessus de 3% en raison de l’ajustement des tarifs de l’électricité, les effets indirects sur les prix restent modérés. Nous prévoyons donc une nouvelle hausse des taux en mars, mais si la dynamique d’inflation ralentit comme prévu, la BNS pourrait se positionner en attente après son évaluation de la situation en mars.
Les conditions des hypothèques SARON, qui dépendent largement de l’évolution du taux directeur de la BNS, devraient donc continuer à augmenter jusqu’à fin mars, mais elles atteindront probablement leur apogée à moins que la pression inflationniste ne s’accroisse plus que prévu. Le prix des hypothèques à taux fixe de plus longue durée intègre déjà depuis quelque temps d’autres hausses limitées des taux de la BNS, ce qui n’indique aucune nouvelle hausse des taux d’intérêt.